Grand Corps Malade n'a pas encore dit son dernier mot. "3ème temps" nous sert des textes entre poésie et réalité socio-politique.

Depuis quelques années, le slam est devenu un genre à part entière en France. Grand Corps Malade en est l'un de ses dignes représentants après deux albums à succès, "Midi 20" (2006) et "Enfant de la ville" (2008), vendus à un million d'exemplaires, mais également deux Victoires de la musique, ou encore la distinction de Chevalier des Arts et des Lettres. Sa popularité et son talent, le slameur les met aussi au service de quelques grands noms de la musique pour lesquels il écrit tels que Idir, Johnny et David Hallyday, ainsi que Line Renaud. Fabien Marsaud, de son vrai nom, n'hésite également pas à prêter sa voix si singulière au clown Rictus dans le troisième volet de la saga "Toy Story". Avec son troisième opus, sobrement intitulé "3ème temps", Grand Corps Malade revient avec sa plume toujours aussi aiguisée.

Ne vous attendez pas à de grands changements : "3ème temps" demeure dans la lignée des précédentes oeuvres de Grand Corps Malade. Ce dernier propose cependant des textes toujours aussi subtils et surprenants révélant une certaine réalité sociale et politique de notre époque à l'image des morceaux "A l'école de la vie", "Roméo kiffe Juliette", "Education nationale", ou encore "Rachid Taxi". L'artiste se laisse aussi aller sur des titres plus personnels comme "1er janvier 2010" et "Définitivement", qui évoque l'arrivée de son premier enfant. Désormais membre de la grande famille de la chanson française, le slameur en profite pour s'offrir un duo original avec Charles Aznavour sur "Tu es donc j'apprends". Encore une fois ici, les textes sont habillés d'une musique minimaliste dans le seul but de renforcer le pouvoir et la signification de chaque mot. Avec "3ème temps", Grand Corps Malade prouve que le slam n'a pas encore dit son dernier mot.